Quatre morts lors d’une fusillade à Tel-Aviv
Quatre morts lors d’une fusillade à Tel-Aviv
L’un des endroits les plus populaires de
Tel-Aviv, le marché Sarona, a été le cadre, mercredi 8 juin, d’une
attaque palestinienne meurtrière, par balles. Quatre personnes sont
mortes et une dizaine d’autres blessées, selon un bilan provisoire des
services de secours. Les deux auteurs de la fusillade, présentés comme
deux cousins palestiniens originaires de la municipalité de Yatta, au
sud d’Hébron (sud de la Cisjordanie), ont été arrêtés, l’un d’eux étant
blessé. Le chef adjoint du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a salué cette opération, sans toutefois revendiquer sa paternité au nom du mouvement islamique, qui contrôle la bande de Gaza.
Dans la soirée, à 21 h 30, des coups de feu ont retenti dans une rue longeant le centre
couvert, qui abrite de nombreux restaurants et boutiques de produits
fins, très animé chaque soir. Les deux suspects de l’attaque se seraient
d’abord assis chez un chocolatier renommé, une boutique de la marque
Max-Brenner, avant d’ouvrir le feu, selon la police.
Une partie du site est également située en extérieur, sur une large
surface piétonne où les noctambules aiment s’installer à la terrasse
d’établissements ouverts sept jours sur sept. On y trouve aussi un
terrain de jeux
pour les enfants et des magasins de marques occidentales. Sarona est la
quintessence de la vie légère et hédoniste qui rend Tel-Aviv si
différent de Jérusalem.Après un moment prolongé de répit
La particularité de ce lieu très populaire, réparti sur 8 700 mètres carrés, vient aussi du fait qu’il est situé en face du quartier général de l’armée israélienne, la base Kyria. C’est là que s’est immédiatement rendu le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, dont le vol en provenance de Moscou a atterri à l’aéroport Ben Gourion au moment même de l’attaque. Le chef du gouvernement y a rejoint le nouveau ministre de la défense, Avigdor Lieberman, qui se trouve ainsi confronté à sa première crise sécuritaire majeure. Son image d’homme intransigeant face à la violence, reposant essentiellement sur des propos outranciers, est mise à l’épreuve. Des questions vont aussi être adressées à l’armée sur la façon dont les auteurs de la fusillade ont pu parvenir, armés, jusqu’au marché de Sarona. Selon la chaîne de télévision Channel 2, l’un d’eux était sur la liste des suspects du Shin Bet (service de sécurité intérieur).
Tel-Aviv a déjà été visée par une attaque par balles le 1er janvier.
Un Palestinien avait tué deux personnes à la terrasse d’un bar sur la
rue Dizengoff, une artère très fréquentée du centre. Cette nouvelle
attaque intervient après un moment prolongé de répit, loin de la
recrudescence constatée en octobre et novembre 2015. Depuis l’automne,
207 Palestiniens (dont de nombreux assaillants), 31 Israéliens, deux
Américains, un Erythréen et un Soudanais ont été tués. Ces derniers
mois, l’armée a constaté une décrue constante des opérations au couteau
ou à la voiture
bélier, conduites par des individus isolés, agissant de leur propre
initiative. Vingt personnes ont tout de même été blessées dans une
attaque à l’explosif contre un bus à Jérusalem, à la mi-avril.
L’opinion publique palestinienne, toujours aussi critique envers sa propre direction et le président Mahmoud Abbas, ne voit pas non plus de débouchés favorables dans une escalade de la violence. Selon une étude publiée le 7 juin par le Palestinian center for policy and survey (PSR), 48 % des Palestiniens estimaient que la vague de violences débuté le 1er octobre 2015 était achevée. En trois mois, le soutien aux attaques au couteau est tombé de 58 à 51 % (et même seulement 36 % en Cisjordanie). Seul un Palestinien sur quatre estime que la situation actuelle pourrait déboucher sur une nouvelle intifada armée.
Washington a immédiatement condamné l’attentat. « Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus forts l’attaque terroriste effroyable à Tel-Aviv (...) Ces attaques lâches contre des citoyens innocents ne peuvent jamais être justifiées », a expliqué le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner, dans un communiqué.
L’opinion publique palestinienne, toujours aussi critique envers sa propre direction et le président Mahmoud Abbas, ne voit pas non plus de débouchés favorables dans une escalade de la violence. Selon une étude publiée le 7 juin par le Palestinian center for policy and survey (PSR), 48 % des Palestiniens estimaient que la vague de violences débuté le 1er octobre 2015 était achevée. En trois mois, le soutien aux attaques au couteau est tombé de 58 à 51 % (et même seulement 36 % en Cisjordanie). Seul un Palestinien sur quatre estime que la situation actuelle pourrait déboucher sur une nouvelle intifada armée.
Washington a immédiatement condamné l’attentat. « Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus forts l’attaque terroriste effroyable à Tel-Aviv (...) Ces attaques lâches contre des citoyens innocents ne peuvent jamais être justifiées », a expliqué le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner, dans un communiqué.
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